Le chanvre, cette plante si particulière dont le potentiel thérapeutique est prouvé possède bien des vertus. En plus de produire du cannabis Sativa utilisé à des fins médicales, la culture du chanvre est également utilisée pour l’entretien des sols. Tournés vers les problématiques environnementales, les chercheurs ont découvert un autre potentiel du chanvre. Cela consiste à dépolluer les sols contaminés par les métaux lourds ou phytoremédiation grâce à la culture de chanvre. Ainsi, les terres qui ne peuvent plus être utilisées qu’à des fins de production non-alimentaires serviront à la production de chanvre.
Qu’est-ce que la pollution des sols ?
Si l’on parle assez souvent de la contamination de l’air et des océans, les sols ne sont pas non plus épargnés. On parlera alors de la pollution des sols qui découlent :
- Soit, des polluants inorganiques comme les nitrates, le phosphate et les métaux lourds ;
- Soit, des polluants organiques tels que les hydrocarbures, les solvants chlorés, les dioxines t les pesticides.
Ces deux polluants sont néfastes tant pour l’environnement que pour la santé humaine. Néanmoins, la culture du chanvre peut venir à bout de ce phénomène, d’autant plus que les sols jouent un rôle majeur avec la biosphère, pour nourrir végétaux et animaux, notamment les légumes que nous consommons.
Le cannabis, une solution pour décontaminer le sol
Une étude menée par les chercheurs d’UCLouvain démontre que la plante de chanvre, plantée sur des sols contaminés par des métaux lourds est en mesure d’assainir la terre. Les racines du chanvre étant assez profondes peuvent agir en profondeur. En d’autres termes, elle ne se contente pas d’agir en surface comme bon nombre de plantes. Selon les résultats obtenus par l’UCLouvain, cette culture serait prometteuse, car « la concentration en cadmium dans la plante était 90 fois plus élevée que dans la solution de culture. C’est très positif par rapport à d’autres espèces testées » souligne une doctorante en physiologie végétale, faisant partie de l’équipe de recherche.
Les terres européennes contaminées aux métaux lourds
En Europe, près de 137.000 km2 seraient contaminées par les métaux lourds, y compris la Wallonie. La chercheuse rappelle que « le passé industriel wallon a engendré une contamination en métaux lourds dans l’environnement, notamment via les fumées des hauts fourneaux sidérurgiques et des fonderies.
Or, ces métaux lourds sont des éléments chimiques non biodégradables, ils persistent dans l’environnement ». Compte tenu de ces faits, ils peuvent être toxiques pour l’homme. Néanmoins, le cadmium qui constitue le chanvre peut substituer au calcium, par exemple.
Des résultats qui varient d’un sol à un autre
Dans des conditions réelles, les résultats s’avèrent moins satisfaisants, car les quantités de métaux lourds absorbées sont limitées. « ça dépend du type de sol » avance la chercheuse, qui peut être sablonneux ou argileux.
De plus, certaines particules retiennent extrêmement les métaux lourds, ce qui n’allège guère le travail du chanvre. Quoi qu’il en soit, les résultats pourront être vus comme positifs car la décontamination du terrain prend plus de temps. En conséquence, le produit végétal sera moins dangereux pour la santé, de quoi valoriser à nouveau le terrain.
Dépolluer le sol pour lui redonner sa valeur économique
Dans les graines, les teneurs en métaux lourds sont relativement faibles, et pourront être utilisées pour faire du biocarburant. En revanche, les tiges et les feuilles sont plus concentrées, offrant ainsi la possibilité de les utiliser comme combustible, afin de de générer de la chaleur. Il implique donc de mettre des filtres, comme on en utilise aujourd’hui dans l’industrie.
Le centre de la tige en particulier peut être exploité dans la construction pour fabriquer des briques de chanvre. Sinon, l’écorce contenant des fibres pourra servir à la papeterie ou au textile, à condition que les concentrations en métaux lourds ne soient pas élevées, en respectant les normes fixées. Tout compte fait, le chanvre joue un rôle prépondérant dans l’équilibre de l’environnement, mais également pour notre santé.