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Alors que le CBD commence à se faire connaître dans l’univers de la médecine alternative, certains pays demeurent réticents à l’idée de l’adopter pour de bon.

En Europe comme dans d’autres continents du monde, le cannabis est légal, à l’exception de quelques pays qui le dépénalisent. Bientôt, Hong Kong va interdire le CBD, et le placer dans la même catégorie que l’héroïne et la cocaïne. D’ici le mois de février 2023, les utilisateurs du dérivé du chanvre risquent de lourdes peines de prison. Suite à l’annonce du gouvernement au jeudi 20 octobre, la loi va changer au 1er février.

Le CBD, une substance psychotrope selon les autorités hongkongaises

Au mois de juin, Hong Kong propose d’interdire le cannabidiol, cette substance non-psychoactive du chanvre, largement utilisée pour ses vertus thérapeutiques. Une décision en vertu de la nouvelle réglementation, la fabrication, l’importation, l’exportation, la vente et la possession de CBD seront désormais illégales.

Selon les autorités hongkongaises, il est difficile d’extraire du CBD sans THC, c’est pourquoi il est considéré comme psychotrope. Le commissaire aux stupéfiants Kesson Lee évoque la mise en place de points de collecte pour que les utilisateurs et les commerçants puissent se débarrasser de leur CBD, avant l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation. En outre, il table sur une période d’environ trois mois « pour que les commerçants et les clients qui ont acheté des produits à base de CBD puissent s’en débarrasser avant l’entrée en vigueur de la législation » déclare le commissaire aux stupéfiants.

La peur du THC à l’origine ?

Depuis 2019, des milliers de produits à base de CBD ont fait l’objet d’une analyse au sein du laboratoire gouvernemental. Sur les 4100 produits testés, les échantillons testés se sont révélés contenir du tétrahydrocannabinol (THC). Des chiffres qui ont vite alarmé les autorités hongkongaises. Par ailleurs, ces dernières ont longtemps adopté une approche zéro tolérance à l’égard de toute quantité de cannabis, ainsi que de produits contenant du THC. La nouvelle réglementation est donc justifiée, car la présence de THC dans ces produits à base de CBD commercialisés sur le marché chinois représente des risques pour la santé et les problèmes de dépendance.

Pour l’heure, l’utilisation du CBD est encore légale, marquée par une tendance à l’augmentation de la présence des produits infusés avec du cannabidiol, aussi bien pour les huiles CBD que les boissons et autres plats proposés en restaurant. Selon Keeson Lee, il est difficile d’éliminer complètement les impuretés de THC dans les isolats de CBD. Il ajoute également, que le CBD pouvait se décomposer naturellement ou être converti intentionnellement en THC. En outre, la Chine a interdit depuis 2021, l’utilisation de cette substance dans les produits cosmétiques et les aliments.

Les acteurs de l’industrie du CBD en paient le prix !

Depuis l’annonce de cette position gouvernementale, les acteurs de l’industrie du CBD ne sont pas restés sans voix. Le directeur exécutif du Community Drug Advisory Council, Keith Wong Tsz-wai déclare que : « La législation est une approche transversale. Je pense qu’il y a encore matière à discussion. » En vue de protéger les résidents du THC « la réglementation actuelle est suffisante » rajoute Wong, en suggérant à la place, une loi alternative obligeant les entreprises à effectuer des tests en laboratoire pour s’assurer que les produits soient dépourvus de THC.

Pour sa part, Anthony To propriétaires de Cannable, un spa et magasin bien-être au CBD à Sheung Wan, déclare qu’il doit renoncer à l’utilisation des produits CBD si les amendements vont entrer en vigueur. Les produits déployés et vendus par le magasin ont passé des tests en laboratoire certifiant qu’ils ne contenaient pas de THC affirme Anthony To. Celui-ci ne cache pas son étonnement, « nous avons été choqués » dit-il, car de nombreux pays ont légalisé l’utilisation du CBD depuis peu.

Il est à savoir qu’à Hong-Kong, la possession d’une drogue est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à sept ans, assortie d’une amende de 1 million de dollars hongkongais, soit l’équivalent de 120.000 €.